Les pintxos TOP du Centre-Ville
- Manger et Boire
- 06 Jan 2018
Il est midi et demi. Une heure tout à fait honorable pour passer à l’action et commencer notre tournée des pintxos. Mais peut-être pensons-nous cela parce que dans cette ville il est presque impossible d’attendre qu’il soit treize heures pour le faire. Assis sur un banc de la place Gipuzkoa, nous déplions une petite carte et traçons un parcours qui passe par les cinq meilleurs bars. Une petite promenade d’un kilomètre pour découvrir les meilleures bouchées que nous offre ce quartier.
Mesón Martín
Trainera : fine tranche de jambon, calmars à la plancha, gamba et sauce Mesón Martín
Deux minutes plus tard, l’estomac un peu calmé, nous nous engageons dans la rue Elcano, avant de nous arrêter au bout de quelques mètres. Le Mesón Martín semble toujours plein à craquer, y compris en extérieur. À notre entrée, nous sommes tout d’abord surpris par le classique comptoir de bois couvert d’assiettes qui croulent sous les pintxos. Nous nous en approchons, impatients d’y goûter, et, ainsi que nous avons décidé de le faire pendant tout notre itinéraire, nous commandons le pintxo vedette. Celui qu’ils sont les plus fiers de servir.
Ils n’ont pas de mal à se décider. La trainera : fine tranche de jambon, calmars à la plancha, gamba, et une petite sauce dont nous ne pouvons pas vous révéler les ingrédients. Simple, mystérieux, et extraordinairement bon.
Iturrioz
Churros de pommes de terre à la truffe et aux œufs
C’est sous les arcades de la rue San Martín, un emplacement parfait pour se protéger des ondées de Saint-Sébastien, en face de la cathédrale du Bon Pasteur, que se trouve le bar Iturrioz. Le père et le fils sont derrière le comptoir pour nous accueillir. Une ardoise avec les portions maison attire tout de suite notre attention. Et en particulier, les « churros de pommes de terre à la truffe et aux œufs ». Des churros ? C’est pas quelque chose qu’on mange au petit-déjeuner ? C’est du moins la première chose qui nous vient à l’esprit.
Sans plus réfléchir, nous passons commande, et la question est vite tranchée. C’est clair. Les churros ne sont plus l’apanage du petit-déjeuner. Encore qu’à vrai dire, cela ne nous dérangerait pas de commencer la journée avec ça tous les matins.
La cuisson de l’œuf est parfaite, le jaune est crémeux, et le churro de pomme de terre est croustillant à l’extérieur et moelleux à l’intérieur.
Bar Antonio
Beignet de crevette bouquet à l’italienne, poireau, carotte, et sauce aux oignons avec une pointe de vin blanc.
Ouvert en 1969, le bar Antonio est un arrêt incontournable si vous passez par la rue Bergara. Ses propriétaires actuels, Umberto et Ramón, nous accueillent et nous parlent des nouvelles orientations qu’ils ont données à leur cuisine. Des préparations encore plus soignées, plus délicates, de la cuisine miniature à l’état pur.
Et ça se voit ! Le pintxo que nous avons la chance de goûter est exquis, à l’image de l’accueil que nous avons reçu.
Une crevette bouquet enrobée de pâte, à l’italienne, du poireau, de la carotte, et une sauce à base d’oignons avec une touche de vin blanc qui lui apporte de la douceur. L’établissement n’est pas très grand, mais il ne fait aucun doute qu’il cache de grandes créations.
Nous sauçons notre assiette et abandonnons le bar Antonio à regret, conscients de repartir pour la dernière étape de la journée.
Avenida XXI
Tartelettes à la crème fouettée et au chocolat
Tout bon repas se termine par un dessert. Nous ne pouvions déroger à cette règle. Les tartelettes à la crème fouettée et au chocolat, une spécialité américaine, ont trouvé leur digne ambassadeur dans notre ville avec le bar Avenida XXI
« Les tartelettes sont notre spécialité. Depuis 1981, nous suivons la même recette pour faire la pâte. Qui plus est, nous la préparons au moment même où le client nous passe commande. On peut accompagner nos tartelettes avec ce que vous voudrez : du miel, du chocolat, de la crème fouettée, de la confiture... »
Nous les interrogeons sur la philosophie d’Avenida XXI « un bon produit et un travail réalisé par de grands professionnels. Nous formons une bonne équipe, solide et unie. La plupart de nos employés sont là depuis les années quatre-vingt-dix. Ça joue sur les relations que nous avons entre nous et avec les clients. Comme il n’y a pas de rotation de personnel, tu finis par connaître tes clients habituels et les relations sont plus familières. Il suffit parfois d’un regard pour se comprendre. » L’idée nous plaît et nous leur confirmons qu’ils peuvent commencer à préparer la pâte la prochaine fois qu’ils nous verront. Avec de la confiture, de la crème fouettée, du chocolat et du miel. La totale.
Ayant fini nos devoirs du jour, nous quittons l’Avenida XXI en direction de la baie où nous allons nous asseoir sur un banc, face à La Concha, pour digérer tranquillement de tout ce que nous avons mangé. Nous sommes revenus au point de départ. Ou presque. Nous savons maintenant que l’intuition qui nous guidait il y a à peine deux heures s’est révélée exacte. Pas de doute : cela vaut vraiment la peine de traverser le boulevard pour aller se perdre au cœur des paris gastronomiques du centre-ville.