Saviez-vous que l’eau de Saint-Sébastien est de très bonne qualité ? Découvrez ses fontaines !

Saint-Sébastien mise sur un modèle de ville durable… C’est pourquoi nous vous encourageons à boire l’eau du robinet et de nos fontaines ! Si on y réfléchit bien, l’eau du robinet est l’alternative la plus économique, la plus pratique et la plus écologique. Mais à Saint-Sébastien, l’eau du robinet n’est pas seulement potable, elle est de très bonne qualité et figure d’ailleurs, selon l’organisation espagnole des consommateurs et utilisateurs (OCU), parmi les trois meilleures d’Espagne, avec celle de Las Palmas et de Burgos.

Saint-Sébastien se prête à être parcourue à pied ou à vélo, grâce à des distances confortables qui dépassent rarement les 60 minutes d’un bout à l’autre de la ville, et dispose en outre d’un grand nombre de fontaines publiques gratuites… Alors n’hésitez pas à vous arrêter en chemin pour boire un peu d’eau ! Localisez ici toutes les fontaines de la ville : Carte des fontaines de Saint-Sébastien.

Un peu d’histoire…

On pourrait penser que dans une ville verte, un peu trop pluvieuse au goût de certains et caractérisée par sa proximité de l’eau, cet élément n'a jamais manqué aux habitants de Saint-Sébastien. Et pourtant, comme dans bien d’autres villes, la soif a sévi à Saint-Sébastien et bien des efforts ont été mis en œuvre tout au long de son histoire pour acheminer l’eau à ses habitants.

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Les premières initiatives commencèrent avec les travaux de l’aqueduc de Morlans, qui servit à canaliser l’eau de plusieurs ruisseaux de la zone. Même actuellement, il est encore possible d’observer des traces de cette structure.

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Au fur et à mesure que la ville grandissait et que sa population augmentait, cette ressource fut complétée par les infrastructures de Moneda, Lapazandegui (1848), Errotazar (1865), Txoritokieta et Olarain (1892), jusqu’à ce que l’achat d’Artikutza (1919) vienne résoudre définitivement le problème de l’approvisionnement en eau.

Mais ce que nous voulons aborder aujourd’hui est la façon dont ce précieux liquide est parvenu aux bouches des habitants de Saint-Sébastien, à travers ses fontaines, et comment celles-ci cachent des histoires et des moments qui nous parlent de la ville et de ses citoyens. Durant tous les siècles où le luxe d’accéder à l’eau d’un seul geste, en ouvrant le robinet de nos cuisines, n’existait pas, les fontaines publiques remplirent cette fonction en devenant en plus des lieux de rencontre sociale, de rendez-vous et de conversations entre voisins.

L’une des plus anciennes est la fontaine Kañoietan, qui existait déjà aux temps de la ville fortifiée.

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Certains historiens associent cette fontaine à la naissance de la tamborrada, quand les servantes qui faisaient la queue pour collecter l’eau trompaient leur attente en tapant sur leurs seaux en bois, une manifestation qu’elles appelaient alors herradas.

À cette époque-là aussi, il existait sur la place du Txofre actuelle une fontaine que beaucoup d’habitants de la ville intra-muros préféraient parce que son eau avait la réputation d’être plus saine, et parce qu’elle servait aussi de lavoir. Celle qui se trouve aujourd’hui sur cette place, bien que très belle elle aussi, n’a rien à voir avec l’ancienne.

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L’ancienne fontaine de la santé, située dans le quartier d’Amara Viejo, sur les rives de l’Urumea, avait la réputation d'être saine, et même magique. Elle était dotée de jets fins et élancés. Il n’en reste malheureusement rien, car en 1905, la municipalité décida de la fermer et elle disparut. Le motif : le risque que ses eaux soient contaminées par les égouts des fermes à proximité. À sa place, ou plutôt en sa mémoire et représentation, nous trouvons une fontaine à trois jets en forme de lions sur la place Easo, et une sculpture en forme de fontaine qui rend hommage à la première et authentique fontaine de la santé.

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Un autre des plus anciens habitants de Saint-Sébastien, qui est resté bien vivant, est le lion qui se trouve sur la place Lasala. Il ne fonctionne plus comme fontaine actuellement, mais son histoire remonte à 1848, quand il servait comme telle et était installé près de la Porte de Terre où arrivait l’eau de l’aqueduc de Morlans.

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La place où il se trouve actuellement, dédiée à l’ancien maire Fermín de Lasala y Urbieta (1798-1852), a été réaménagée en 2008, moment où on en profita pour restaurer le lion qui présentait des symptômes d’oxydation, changer le socle et lui ajouter un filet d’eau sortant de sa bouche, supprimé peu après.

Parmi les fontaines les mieux conservées, on relève les trois fontaines Wallace du Paseo de Francia, même si aujourd’hui elles sont limitées à un rôle ornemental. Elles doivent leur nom au philanthrope anglais Richard Wallace qui, après la guerre contre la Prusse qui se solda par la capitulation de Napoléon III (1870) et laissa Paris dévastée, décida de doter la ville de fontaines publiques économiques mais élégantes pour aider sa population. Le modèle créé par Wallace se répandit rapidement dans de nombreuses villes d’Europe, et notamment à Saint-Sébastien, qui en acheta plusieurs unités à la fin du XIXe siècle pour les installer sur le Paseo de la Concha.

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Le plus curieux de ces fontaines dessinées par Charles-Auguste Lebourg est qu’elles étaient dotées de petites coupelles métalliques suspendues à une chaîne, dont on pouvait se servir pour boire de l’eau. Une méthode impensable aujourd’hui du point de vue hygiénique mais qui ravit les citoyens de l’époque.

Le fait est que nos fontaines ont évolué avec nos coutumes et notre société et constituent un témoignage des différentes époques vécues.

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Il y a des dizaines de fontaines réparties dans les rues de Saint-Sébastien, beaucoup plus qu’on ne le croit.

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Ouvrez bien les yeux et vous verrez qu’il est désormais impossible de mourir de soif à Saint-Sébastien.


 

Photos: Carlos de Gil

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